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Tribune d'ISM CORUM juillet 2015

Un article récent de Thomas Piketty dans un quotidien national interpelle l’hypocrisie française en matière de discriminations, en l’occurrence celles visant l’appartenance supposée à la religion musulmane.

L’article paraît dans le contexte de la parution du rapport Sciberras sur la « lutte contre les discriminations en entreprise » remis au ministre du Travail, à la ministre de la Justice et au ministre de la Ville. Ce rapport aborde les méthodes et outils à développer pour mettre fin aux pratiques de discrimination présentes dans le monde du travail.

Le risque existe qu’une nouvelle fois, l'importance de ces discriminations soit relativisée alors qu’elles renforcent la précarisation voire l'exclusion d'une partie importante de notre population.

Oui, il faut parler d’hypocrisie, comme Piketty

Hypocrisie quand on sait qu’il est tout à fait possible de mesurer objectivement les risques de discriminations liées à l’origine supposée ou à la religion supposée lors de l’embauche, par exemple. Notre association a fait, depuis dix ans, de nombreuses études factuelles, notamment par testing, pour le Bureau International du Travail, pour de grandes entreprises françaises, pour des collectivités ou pour des chercheurs comme David Laitin et Marie-Anne Valfort . Au sein des entreprises, si les résultats effraient parfois leurs commanditaires, la très grande majorité « joue le jeu » en les acceptant et en prenant des mesures correctives dans leurs pratiques de recrutement et de gestion des carrières.

Hypocrisie parce que le refus de la mesure des discriminations ethnico-raciales cache la facilité du déni. Sachons balayer devant notre porte : comment justifier de tergiverser et reculer en France devant la possibilité de dévoiler nos réalités, quand dans le même temps, nous nous régalons à découvrir un cinéma iranien qui révèle les contradictions de la société de Téhéran ? Oui, il y a discrimination en France des candidats supposés musulmans ; oui, il y a discrimination des Françaises et des Français qui sont perçus comme descendant de l’immigration maghrébine ou africaine. Nous les avons même mesurées. Et ceci depuis longtemps.

Provoquer la mobilisation commune des différents acteurs sociaux

Dans la période récente, les questions du racisme et de la xénophobie sont redevenues sensibles. Elles interrogent notre présent et notre avenir. Contre le déni, nous sommes de ceux qui veulent mettre en évidence les réalités, pour connaître et comprendre les mécanismes à l’œuvre dans les espaces de la vie sociale.

L’expérience montre que les choses bougent quand toutes les parties prenantes partagent les mêmes constats.

L’entreprise et l’accès à l’emploi sont au cœur de l’égalité des droits. Faisons en sorte qu'aucun barrage (idéologique, économique ou autre) ne vienne refermer le débat sur les propositions concrètes ouvertes par le rapport Sciberras. L’Etat a les moyens d’initier les conditions d’une avancée qui réfuterait le déni par la mise en évidence des faits. Et l’efficacité du dispositif appelle l’implication de tous les acteurs sociaux dans l’entreprise.


Dominique Raphel, président d’ISM CORUM
Eric Cédiey, directeur d’ISM CORUM

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